Mes nuits
par Didier Viaud
Mes nuits sont habitées.
Habitées de lumières et de bruits,
de chatoiements et d’ombres,
de figures.
Les fils ont la couleur des nuits -
les fils de l’entre-temps - :
blancs à rayures grises ou lie de vin.
Un blanc qui crie son dégoût des couleurs de violettes,
de pluie et d’acier.
Qui crie son désir jaune, flamboyant ornement,
comme le soleil.
Que mes nuits soient désertes,
inhabitées et incolores,
hormis le jaune d’une robuste lumière !
Sans nuits.
Qu’un assoupissement béat dans l’or retrouvé
des premiers temps d’un premier jardin…
Pour que le fruit de l’arbre, pour jamais,
ne soit plus cueilli, mais désiré.
<br />
Vienne, 18 juin 1998<br />
Poème posté le 01/11/09