Navire dérivant aux mers de l’infini
Sans moteur et sans voiles
Il me reste l’espoir de consacrer mes nuits
A guetter mon étoile.
J’ai suivi tant d’années un cap de relevée
A l’aiguille aimantée de mes jeunes amours,
Sur une étoile claire une route tracée
Vers un eldorado sans peurs et sans détours.
Si j’ai perdu parfois dans les brouillards du rêve
Ce rhumb tant désiré sur ma rose des vents
Ce fut pour le chercher sans répit et sans trêve
Le retrouvant intact et plus aimé qu’avant.
Et si dans notre hiver la banquise m’arrête
Je maintiendrai ce cap qui doit rester secret
Même si l’Océan en ultime tempête
Engloutit mon vaisseau loin du port désiré.
Navire dérivant aux mers de l’infini
Sans moteur et sans voiles,
Il me reste l’espoir de consacrer mes nuits
A guetter mon étoile.