Dans son tombeau règne un silence gigantesque :
Le granit contrebat les cris houleux du port
Où le Romain débarque avec sa soldatesque,
Sûr d'Antoine défait, et d'être le plus fort.
Elle est seule. Et ses yeux, s'attardant sur les fresques
Où tant de ses aïeux dans le lampement d'or
De son caleil d'argile ont l'air vivant, ou presque,
Fulgurent d'un orgueil qui ne craint pas la mort.
Elle a coiffé le pschent ailé d'Isis-Hâtor,
Mis tous ses bracelets et, sur sa robe fine
Eployé, resplendit, d'ambre et de tourmaline,
Un vaste pectoral à l'image d'Horus.
Elle est prête au Serpent qui mordra sa poitrine.
Son kâ sera bien loin, quand entrera l'intrus.
(Inspiré de Delacroix.)