J’ai tout revu de l’ancien pays des merveilles :
Le palais fantastique au bord de sa lagune,
La crique où s’est ancré le voilier de la lune,
Le pré de l’horizon où vibraient des abeilles,
La grotte bleue, avec son Cerbère qui veille,
Aux bancs de leurs métiers, trois tisserandes
[ brunes,
Ailleurs, l’immense frisson cristallin des dunes,
Le parfum du jasmin qui s’enroule à la treille
Près du portique orné par l’énigme de l’heure,
Et la falaise d’ocre où l’arc-en-ciel affleure,
Le silence opérant, bouteille après bouteille,
Dans le noir du cellier, son occulte alchimie,
La barque au fond plein d’eau où la nuit s’émerveille
De découvrir l’éclat d’une étoile endormie…
(Elle a toujours ton beau visage, mon Amie !)