Aveuglé
par Francois Ville
Aveuglé par la peur,
Du noir, de l'inconnu,
De la mort assidue
Et de toute douleur,
Il mendiera des leurres,
Un semblant de réponse,
Un chemin dans les ronces,
Antidote au malheur.
Des malins, profiteurs,
Broderont une histoire,
Un beau conte au comptoir
De sa soif de meilleur :
Un messie des prêcheurs,
Et des règles intangibles,
Un bonheur éligible
Aux fervents non pêcheurs.
Alors...
Aveuglé de colère,
Au touché dur du doute,
Il voudra en déroute
Hérétiques et faux frères,
Il gravera au fer,
Ses dogmes et ses sermons,
Puisqu'un seul a raison :
Le plus fort de l'affaire,
Il tuera, fera taire,
Ceux qu'il ne comprend pas,
Autant qu'il le faudra,
Autant que nécessaire,
Il sera son enfer,
Cet homme emprisonné,
Par sa trouille aveuglé,
Aveuglé de colère...
Poème posté le 01/01/04