Routinades
par Pampelune
Même la fin de la terre, le Finistère, a ses rubans de bitume.
La folie, la sauvagerie, la nature brute
Connaît les passages cloutés, les autoroutes, les carrefours giratoires.
Seulement ici, ils s’embrument,
S’égarent, s’évanouissent, butent
Contre le sel, l’eau, le minéral ; territoires et promontoires,
Là-bas, droit
Sur la Bretagne,
Où les hommes ont dressé alignements de pierres blanches,
Piste qui les conduirait vers l’impénétrable.
Et si nous étions à la source de la route ;
Celle qui nous guide en nous pour approcher du sacré ?
A L’endroit.
Là où le Surnaturel castagne
L’artificiel et sa hanche
Métallique. Ô ! Combat séculier, mémorable !
Aucun doute !
Ta lumière est consacrée.
« Quand tu aimes il faut partir »
Certes, et savoir revenir.
Si les humains n’ont jamais abandonné leur sentier intérieur vers l’éternité,
Ils ont tracé d’autres artères, les vraies, celles qui relient les peuples entre eux.
Comm’ l’A9, voie d’Héraklès,
L’ hispano-italienne,
Cette hellène,
Qui jusqu’à Arles ne se délaisse
Pas. Rien n’arrête le mouvement. Mobilité.
Instinct indompté. Migration. Feu.
A Lagatjar !**
Menhirs, incitation à suivre le chemin inconnu.
Cri de granits, taillés mais nus,
Je vous entends ! Profonds hasards,
Que dites-vous ?! Je m’acharne à comprendre.
… Au-delà… Me ferai-je prendre ?
* Vers de Blaise Cendrars<br />
** Village du Finistère
Poème posté le 25/12/14