Les doigts sur le clavier je cherchais un sujet
Afin d’alimenter ma page mensuelle
Nulle idée ne sortait, pas le moindre projet
Et j’attendais en vain que vienne l’étincelle
Esprit réveille-toi, fais au moins un effort
Ce soir je dois remplir cette page maudite
Je buvais un café, un peu de réconfort
Je devais débusquer une histoire inédite
Un souffle je sentais doux et chaud dans mon cou
C’était comme une brise agréable et légère
Il faisait froid dehors, j’avais bien fermé tout
D’où pouvait provenir cette onde passagère ?
Un étrange parfum embaumait le salon
Et mon nez délicat identifiait la rose
Je n’avais pas de fleur, ce n’est plus de saison
Le jardin est désert et le temps est morose
Le souffle se faisait de plus en plus pressant
Le parfum m’enivrait, me montait à la tête
J’avais un sentiment, bizarre et oppressant
Je croyais percevoir les échos d’une fête
Soudain et malgré moi, le clavier s’animait
Mes mains et tous les doigts entraient dans une danse
Un ballet délirant que je ne maîtrisais
Mes yeux ne pouvaient suivre une folle cadence
Les pages défilaient à travers un brouillard
Dans état second et frisant l’inconscience
J’essayais de saisir quelques mots au hasard
Je lisais volupté, amour, bonheur et chance
Minette avait quitté son siège près du mien
Apeurée à coup sûr par cette turbulence
Le mot fin s’inscrivait et je me sentais bien
Mais qui m’avait dicté un papier aussi dense
La chatte revenait se coucher près de moi
Reprenant aussitôt sa paisible indolence
Je pensais qu’une muse avait guidé mes doigts
Le souffle et le parfum confirmaient sa présence