La bouche
par Candlemas
La voix tremblante vibre soudain
Le palais s'arrondit, la gorge s'éclaircit
Et la langue envoûtante valse avec les mots
Pour en palper les formes, en dire les couleurs
Avinée par le besoin divin de briser le sceau
D'aérer le caveau, d'ouvrir enfin la voie
Au verbe qui dormait
Quel exquis plaisir que de cueillir la pensée
D'ouvrir sa chair pulpeuse, pour en extraire l'arôme
Et l'expression gourmande du jus qui coule vers nos lèvres
Et part livrer dans l'air lourd sa substance libre et nue,
Douce-amère, porteuse des actes
Et quand je te parle c'est elle aussi le jardinier
Qui te confie mon coeur mûr,
Prêt à être croqué.
Poème posté le 15/03/15