A peine un espace
par Lasource
Venez sur la terrasse, il fait nuit, descendons
des étoiles
par lévitation magique et pâtis-volant
de mots.
Baladin - avec ma Lampe Merveilleuse
je vous ferai désirer
les ombres qui hantent votre passé !
J'irai dessiner des coeurs
sur le balcon festonné de songes
de votre sommeil - avec la craie que j'extrais
d'une carrière de nuits blanches !
Je tournerai, moustique au creux de vos oreilles
dont les pavillons sont gavés
comme ceux des vieux gramophones
de rengaines-scandales emmiellées de "chère
humaine".
Inutile dans ce cloaque d'enfiler
des boules quiès - ma mandoline
traverse le béton, elle est comme qui dirait
une berceuse à forêts de carbure, appâts
variables, une pure enfant des électrons
qui dans leurs Intels et RAMs électro-
niquent à qui mieux-mieux sous l'écran
cyclope de cette pomme de Mash Intoc -
Un rayon de soleil dans l'histoire d'une flaque d'O
J'en fais surgir une lagune triangulée
par les vols des oiseaux de mer,
une Venise féérique
non pas quatre mais cent millions
de chevaux d'or flairant le vent et s'ébrouant
crinières déployées, et piétinant au grand galop
les rizières de diamant nées de la vague
camargaise de Lucien Clergue
celle qui compte ses pieds jusqu'aux perles
des Casinos qui sont les basiliques du dernier désir.
Venez sur la terrasse - la lune pétille et mousse
dans la coupe du ciel
à peine un espace où je t'invite à boire
quand la mer dans la nuit est un grand
concerto pour piano
noir et brillant
balayant d'arpèges sans fin son clavier de ressac.
Oh viens! Je sais qu'est passée "l'heure du sentiment":
Est-ce vraiment si grave de passer
pour des attardés ?
Poème posté le 22/01/10