Tout enfant je rêvais que j'étais hirondelle
et que je m’envolais tout droit vers le ciel bleu
chassant le moucheron ou bien la sauterelle
libre comme l’azur et vif comme le feu.
Mais toujours cependant la pesanteur du monde
me retenait captif malgré tous mes efforts,
mon aile fatiguée retombait, moribonde,
je retombais au sol en maudissant le sort.
Bien des années plus tard, vers des terres nouvelles
des oiseaux de métal m’ont souvent emporté.
De là haut j’ai bien vu que la Terre était belle
et pleine d’imprévu dans sa diversité.
Et maintenant je sais qu’aucune paire d’ailes
aucun engin volant dans sa brutalité,
aucun aérostat a la forte nacelle
plus haut que mon désir ne saurait s'envoler.