Mon proche
par Alex
Dans l'auberge où tous les soirs,
Du monde se cache du froid,
Secouant le brouillard noir,
Entraient les gens, les trois.
Ils sourient, ils posent leurs épées.
Ils se connaissent par surnoms.
Après eux, je peux dire, rampait
Un imperceptible homme.
L'homme s'assoit dans le coin
Pour ne déranger personne.
Si les trois viennent de loin,
Ce pauvre homme - de mon frisson.
Et en état d'hésitation,
Par le mode d'un étranger,
Avec légère intonation,
Il commandait à manger.
Les trois ordonnaient l'alcool
Pour tinter leurs verres à eux,
Pour débattre sur des bricoles
Et se vanter au sérieux.
Et puis, les trois s'écartent
Sans résoudre leurs problèmes.
Qui - pour l'argent - jouer aux cartes,
Qui - pour satisfaire sa flemme.
L'homme s'en va dans l'obscurité
Avec un grand tas de poèmes.
Là où il est mal abrité
Et là où personne ne l'aime.
Le silence résonnant s'accroche
Et s'enferme comme dans le cercle.
L'homme étrange devenait mon proche
Pendant tout mon petit siècle.
Poème posté le 06/08/15