Morues
par Jean
Comme j'aime les morues,
Je vais au port
Des dames lusitaniennes,
Rongeant leur frein (la main
qui lisse leurs moustaches,
leur trophée à la lippe)
En attendant Godo,
Le marin aux bêtes plus que douteuses
Qui ruinent son l'entrepont.
Godo les étale sur le lit,
Planche sur le cloutage
Des cuirs portés par ces visqueuses,
S'arrime à une étoile,
Les yeux rivés aux astres nains,
(Rêve de petit mousse),
En pissant sur l'Edam,
Qui sent le Vermeer négligé
Par ces collectionneurs
Indignes de leur état.
La morue est sâlée,
Elle injurie, ergote,
Laisse des salissures,
Saumure ou chaude pisse,
A la pêcherie proche,
Accostée par de vagues épaves
Qui ont vu la mer Morte
Et leur mère en culotte.
A tous les marins déglingués.
Poème posté le 19/04/10