Morcellements
par Clementine
J’ancre des mots de sel dans une aube sans rire
Mes neurones se noient dans une mer de sang
Où la mamelle gerce un crâne qui transpire
Aux pensées décousues éparpillées au vent
Dans le miroir éteint, la folie se déhanche
Et sème tous ses pas dans des couloirs boiteux.
Tentée par son regard, lentement je me penche
L’étreinte est chaude et douce en ce matin frileux.
Sa démarche est fébrile et son visage étrange
Mais qu’importe pourvu que j’oublie le néant !
Dans ses yeux sans pupille une lueur orange
Palpite et irradie comme l’astre flambant.
Mille rayons dorés l’habillent de lumière
De l’aube en devenir, au couchant qui se meurt.
Mille atomes encor transpercent ma paupière
Et recueillent les pans de ma folle douleur :
Une fleur un peu rouge en un soleil d’automne
Jouant du violon se greffe sur son cœur.
Je m’abandonne enfin dans ses bras de Madone
Sur ma bouche elle pose un parfum enchanteur.
Le vent ne souffle plus, une lame argentée
A jeté sur le bord les débris de mon corps
Attirée par l’odeur la mouette affamée
Qui volait sur le port me tète et me picore.
Poème posté le 23/04/10