Mourir
par Clementine
Mourir dans une nuit glacée de solitude
Dans les couloirs boiteux de ce triste hôpital
Pousser un hurlement sous un ciel de métal
Sombrer dans la folie parmi la foultitude
Mourir au garde à vous d’un passé qui nous brûle
Sous un ciel assoiffé d’écarlate et de feu
Cracher des souvenirs dans un miroir lépreux
Puis avaler le Temps et ses vieilles pendules
Mourir à tous ces cris qui nous rongent de vers
S’éloigner pas à pas du gouffre de la vie
Mourir à ce chagrin asphyxiant l’envie
A ce silence honni qui fleurit mes déserts.
Mourir les bras en croix , le nez dans la poussière
Dans l’âtre de ton ventre au plus profond de toi
Et m’écorcher de toi tout en pourpre de soi
Puis m’étouffer de toi le genou sur la pierre
Mourir pour mieux rêver dans un ciel étoilé
Dans le creux de tes bras qui écartent les heures
Aux murmures de toi, aux lèvres qui effleurent
Comme un écho de toi sur mon corps constellé.
Je voudrais tant renaître au sein de ta matrice
Embraser les cyprès veloutés d’avenir
Mordre la joue du ciel pour le faire jouir
Etreindre ce fou rire au frisson qui te plisse.
Mais la lumière tremble et la lune chancelle
Dans mon regard voilé au bleu de l’infini
Ma bouche est verrouillée et le missel jauni
Mon âme est morcelée et l’angoisse crécelle.
Poème posté le 12/05/10