Le jour s'est échoué
sur la côte,
comme ces barques
ayant l'aspect de poissons morts,
couchés sur le côté.
Si je m'approche,
c'est comme si elles respiraient encore,
à peine,
et le bois gonflé,
et la peinture écaillée.
Leur corps est encore tiède
des rayons enfuis,
gonflé et tendu comme un regret,
et cela sent le goudron,
le sel accroché aux filets .
Le jour s'est échoué
sur la côte.
Il a abandonné aussi
ses couleurs criardes,
pour se parer de soupirs.
On y lirait presque
derrière les filaments blancs
des nuages
des noms
comme une énigme.
De ceux
dont on a perdu les clefs du langage,
des fragments de poèmes,
ainsi les lettres à demi effacées
des noms des bateaux.
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RC - janv 2016
on retrouve cette notion de barques comme des poissons morts chez G De Maupassant