23:59
par YonL
Déja tout un cadran envolé derrière moi
Dans chaque heure une année d'émois
Toute une journée à errer dans l'humanité
Déja un jour sur cette planète habitée.
J'ai somnolé les premières heures
Depuis le cordon ombilical
Dans un sommeil paradoxal
Où chaque minute je me réveillais en pleur.
Emmitoufflé dans une couette cocon coton
J'étais un coq en pâte pâte de poupon,
Je n'ai que de trop vagues souvenirs
De cette petite nuit des années 80.
Toujours d'humeur matinale
Je me suis éveillé avec le soleil
Il est 5h du mat quand mon sommeil s'enraye
Je deviens un enfant planté dans un nouveau dédale.
L'innocence des premiers rayons du matin me berce
Avec ces sourires qu'aucun tracas ne blesse
C'est une rosée radieuse bordée d'insouciance
C'est un soleil clément auquel on peut avoir confiance.
Jusqu'à dix heures c'est un zéphyr de folie
Qui nous donne les plus beaux éclats de rire
Le coeur connait ses premières embolies
Je m'étais même déja mis à écrire
Sur la beauté de l'amour et de la vie
Sur la famille et mes plus belles envies
Des rossignols chantant dans ma voix d'ange
Turbulent qui souvent tout de même dérange.
Je me souviens encore de ces visages matinaux
Ceux de midi étaient un peu différent
Mais tout aussi délirants
Un peu puérils, déja un peu ados,
Je les suis, ils me fuient, parfois je me sens fardeau.
Mais je ne leur en veut pas, ils ont mon pardon
Même s'il est vrai que mon après midi m'a donné le bourdon,
Le matin est loin, on le sent bien
Certains savent s'en consoler en se faisant des câlins
Moi je n'ai pas pu saisir cette chance
J'ai fait cavalier seul avec arrogance
J'ai tout de même eu des âmes qui sous la pluie
Ont su me sortir des spirales de l'ennui.
Dans cette après midi un peu sombre
Comme un chacun je pense au grand soir
Après 18 heures se forment les grands espoirs
Certains déja brillent, d'autres sombrent.
Tout le monde semble réuni dans une grande salle de bal
Où les plus facétieux s'abreuvent au bar des émotions
Et dansent pour connaitre les plus grands frissons
Moi j'étais de ceux cachés au fond de la salle
Caché mais pas trop, je me montrais toujours radieux
Mais je me sens parfois coupable d'avoir été studieux
J'ai su suivre ma ligne directrice, conquérant valeureux
Mais j'ai aussi dû dévier les regards amoureux
Qui auraient pu me croiser malencontreusement
A cette heure où ça arrive si facilement.
Alors que beaucoup se sont arrangés à ne pas finir esseulés
Moi j'ai regardé le manège avec un regard parfois désolé
De n'avoir pu y faire ne serait ce qu'un petit tour
Plus l'heure avance plus les minutes me jouent des tours,
Alors que beaucoup se sont trouvés dès le début de la soirée
Moi je suis en train de vider mon verre l'âme désolée.
Il est vingt-trois heures passées et l'aiguille avance,
Bientôt les douze coups toujours dans l'errance
Mais je ne perds pas espoir, je reste fier,
Je suis de ceux qui pensent que demain ne sera pas comme hier.
Il est vingt-trois heures cinquante-neuf désormais,
Presque vingt quatre ans passés en une seule journée
Avec tant et tant de vers écoulés
Avec tant et tant d'espoirs échus et coulés
Je suis déja devenu quelqu'un, il ne me reste qu'à aimer
J'y crois encore et plus que jamais
Que ce deuxième jour qui m'attend sera l'avènement du premier
Que tout va changer, que je remplirai de nouveaux cahiers
Qu'il est encore temps de batir des fondations
Sur l'autel encore désert de mes passions.
Un nouveau jour se lève avec son armada d'espoir
Je vais avoir 24 ans, il va être minuit, je compte bien sortir du noir
Et apporter la lumière que mérite la journée de vie que j'ai vécue
Elle fut belle, avec la prochaine, je ne peux plus être décu
J'aurai moi aussi une nuit radieuse brodée des plus beaux rêves
Et la lune m'apportera les fruits oniriques de sa sève.<br>
Poème posté le 13/05/08