Faudrait-il que j'oublie ?
par Fanch
Faudrait-il que j’oublie ce qui me fût d’enfance,
Tous ces instants de l’âme jalonnant les saisons
Qui résonnent au cours d’une pâle existence
Aux ondes consommées des temps de fenaison ?
Faudrait-il que j’oublie les ogres de ma vie
Qui vinrent me voler rêves et paysages
Pour, las, être raison de larmes asservies
Aux regrets dont je sais la force des ravages ?
Faudrait-il que j’oublie les bonheurs éphémères,
Mélanges d’infini et d’arrêts sur le temps,
Avant que des pensées ternes et mortifères
N’épuisent le désir que m’emporte le vent ?
Faudrait-il que j’oublie mes gestes de romances
Où je laissais germer aux confins de l’intime
Ces jardins qu’on voudrait que l’amour ensemence
Mais qui laissent le cœur à l’orée de l’abîme ?
Faudrait-il que j’oublie la fin de mon histoire
Qui m’offrirait peut-être un refuge ou un port
Si je n’avais à craindre d’un nouveau territoire
Que mon être s’accorde aux ombres de la mort
Plutôt que d’être enfin enrichi de mémoires ?
Poème posté le 15/02/16