Prière de mécréant
par Jean
Par toutes ces misères
Qui scellent nos destins,
Nous chérissons d'autant
Les damnés de la Terre.
Au parvis de l'église,
La veuve rappelle à Dieu
Sa vocation d'antan
Au champ d'honneur,
Le soldat abattu
Revêt déjà son plus fangeux linceul.
Une balle a fracassé son crâne,
Le sang versé lui donne des regrets
De n'avoir pas goûté à tous les fruits rouges du verger.
L'enfant roué de coups
Prélève dans le sable de grève
Un frêle coquillage
Dont il fait l'écusson
De ses pleurs.
Et ces malheureux, ces pouilleux,
Qu'on ne peut exprimer,
Hagarde multitude.
S'il est Quelqu'un qui veille,
Au-delà du tangible,
Qu'Il nous délivre
De nos dégoûts de nous,
De nos dégoûts de tout.
Poème posté le 13/08/10