A Jean Tardieu
par Skywheeler
Poésie en vers libres de sens
Ferme les yeux et tu verras
Que l'on ne voit que ce l'on croit voir.
Comme dans un miroir où l'on voit ce que l'on voit,
On ne voit dans le noir que ce que l'on veut y voir.
Ferme les yeux et tu entendras
Que ce que tu veux y voir,
Comme dans un parloir
Où tu entends ce que tu vois.
Ferme les yeux et tu toucheras
Avant de le voir ce que tu entends,
Comme dans un corps-à-corps
Où tu touches à tout avant de voir.
Ferme les yeux et tu sentiras
Que rien ne sert de voir, ni d'entendre
Sans cette présence sensuelle
Qui, on le voit, te touche.
Ferme les yeux et tu goûteras
Au doux plaisir de sentir
Loin de ceux qui n'y entendent rien,
Et qu'ils aillent donc se faire voir.
Écrit en une journée, le 16 juin 2003, à l'occasion de commémorations des 100 ans de la naissance de Jean TARDIEU et inspiré d'un devoir de philosophie que mon père avait eu en son temps à rendre intitulé "Ferme les yeux et tu verras".
Poème posté le 21/03/16