La retraite du poète
par Myosotis
Il a jeté ces quelques vers
Comme le reste de ses forces
Sur la vieille feuille jaunie,
La trace en sa main désunie
De cette vie et ses entorses
Quand le vent souffle trop d’hivers.
Il a creusé au plus profond
De la mémoire de son rêve,
Baigné de sève tant d’espoirs
Avant l’envol des oiseaux noirs
Brassant à l’heure de la trêve
Un ciel où les mots se défont.
Seul, il a baissé les paupières
Dans cette étrange lassitude
Qui voile la fin du combat
Où le temps est triste grabat
Quand l’angoisse et la solitude
Se font amères équipières.
Puis, dans la faille des divorces
Venus assombrir l’univers
De cette muse qu’il implore,
Bien que sa plume en tremble encore,
Il a jeté ces quelques vers
Avec le reste de ses forces.
6 Novembre 2010
Poème posté le 06/11/10