Compter
par Sirene
Pour tout compter vient le un,
Le un est insuffisant, le deux le rejoint.
Le trois prend aussitôt la suite,
Vient le quatre si pressé de prendre la fuite.
Je compte ainsi à l’infini,
Tout ou rien, une lubie.
Jeu d’enfant, jeu de l’oie,
Marelle de la vie, jeu de moi.
Je compte les pas, les marches d’escaliers,
Je compte tout ce qui peut s’énumérer.
J’évalue la distance, les mètres,
Je compte le temps que je vais mettre.
Des choses futiles pour égrener le temps,
Pour embellir un trajet, un moment.
Des splendeurs, des choses tristes,
Une ribambelle de nombres toujours en piste.
Je compte les mots doux, les mots d’amour,
Avant que les vents ne les emmènent pour toujours.
Je compte les minutes qui me séparent de toi,
Je compte les heures qui te rapprochent de moi.
Je crains de ne plus compter tout et rien,
D’abandonner cet univers qui est le mien.
Je tremble de quitter cette insouciance,
Pour rejoindre l’univers de la bienséance.
Poème posté le 08/05/16