J'aimerais tant
par Ninon RJ
J'aimerais tant pouvoir, au plus fort de l'été,
T'emmener avec moi, là-bas, dans ma montagne.
Viens, nous y vivrons seuls. Le soir, quand l'ombre gagne,
Le rocher, tout là-haut, paraît ensanglanté.
Tu seras, comme moi, peu à peu envoûté.
Nous ne parlerons pas. En bas, dans la campagne,
La nuit roule déjà, et déjà nous rejoignent
De grands pans d'ombre bleue. Nous entendrons tinter
Une clarine encore. Un chien aboie. L'effraie
Va doucement chanter. Alors je te dirai
Le silence angoissant des longues journées vides
Sous le tilleul sucré où bruissaient les abeilles,
La vie qui s'égouttait comme l'eau de la seille,
Lentement, lentement, endormeuse et perfide.
La Doumka
Poème posté le 01/01/11