Je pense mon père,
Ne panse pas mes plaies,
Par-dessus pierres, par-dessus temps,
Pluies, crachins,
Remords, non-dits, non-lieux,
Non qu'il n'y ait rien à signifier...
Mais la tombe et le gouffre.
Il y a un grand orphelinat
Dans mon coeur cloisonné,
Qui fait pierre, qui fait sucre,
Et cent ans de plus
Dos voûté, premières neiges
Aux cheveux.
Ce rictus qui m'incise
Tout le bas du visage,
Dans les nuits sans sommeil,
Quand je ferme mes yeux,
Sans reposer ma tête,
Sur la mer où il nage.