Novembre
par Frankvassal
Les frissons silencieux d’une vêprée automnale
Eclaboussent mon derme d’une vague mesquine
Qui roule son écume en s’invitant au bal
Des heures inutiles d’un Novembre de bruine.
Dehors les arbres dorment en marge de la vie
Leurs carcasses organiques, en discrets craquements,
Etirent à bout de branches des feuilles en sursis
Qui attendent leurs chutes en rêves de printemps.
Un escargot s’ébroue dans un rayon de lune,
Une plante anonyme se patine d’argent,
Des chimères étoilées déchirent les soies nocturnes,
Quand ces lueurs lactées s'amusent avec le vent.
La nature s’encanaille dans de mornes couleurs
Qui irradient sans joie les gouttières de métal,
Un chat halluciné dégorge un cri de peur
En jaillissant des feux d’une voiture banale.
J’aime ces soirs moroses et ces jours qui se grisent
En déroulant sans fin des processions de pluie,
Ces silences de cendre que mes larmes irisent
Cristallisent les heures en sublimant l’ennui.
Poème posté le 09/04/11