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Pourquoi aurai-je fondu
par PatrickDeschamps

Si j’avais récolté toutes ces larmes, J’aurais fait rouiller mes armes, Me serais mis à genoux et embrassé, Ces amours qui se veulent cadenassés, La clé de ce coffre trop ouvert, Résidait dans vos étoffes claires, Oui vous! Voilé de masques de terre, J’aurais dû vous peindre en panthère, Qui vous guette sans un bruit, Attend sagement de démordre, D’amourettes simples comme fruits, Qu’en l’âme parfume le désordre. Je vis une sortie lumineuse, De sinueux et morts labyrinthes, J’en sors et enfin m’éreinte, De fresques et évasions amoureuses. Je vous achève et donne le dernier coup, Je vous fuis me glissant chez les fous, Je quitte la raison, elle m’aura souri! Vous me voulez soumis et je serai pourri. Je mélange les parfums et couleurs, J’agite la palette et tiens le pinceau, Je peins les couloirs ranimant la douleur, J’agite la palette et lance mes faisceaux, Je roule ces futurs aux planchers, Je redeviens ce flocon frivole, Je vole et vaguement m’isole, Car sous vos givres je ne flancherai, J’aurai pris forme, chutant des nuages, D’êtres difformes fondant sur les ramages, Car l’air froid sculpte ma renaissance, Pour affronter l’hiver avec aisance. Les saisons ne se suivent plus, En ce cœur qui m’aura plu, En ces yeux qui me fascinaient, En ces lieux où je languissais. J’attends dans cette chambre blanche, Qu’assez de mots mouillent le papier, Enfin qu’en ma tête on cloue les planches, Sur cette porte que l’on veut verrouillée. Je vois d’une fenêtre l’hiver, Qui s’amuse de calvaires, Constellée de ces chimères, Qui ne sont d’inondées rivières. Comment renier d’une tête? Ces rivages d’îles en fêtes? De ces plages qui embêtent, Chaque grains de tempêtes.

Poème posté le 20/04/11