Le pays s’appauvrit La croissance demeure
En quelle foi nouvelle se doit-on de croire
On voit se lamenter des gens tandis que meurent
Un à un ces métiers qui fleurissaient la foire
Mon beau pays Ma France que j’aime d’amour
Que faisons-nous de toi de tes villes si belles
En halles commerciales les voici chaque jour
Transformées tandis que parfument leurs poubelles
Pour d’incertains métros voici ton ventre ouvert
Tes enfants plus ne savent vers quel futur aller
À leurs yeux les cieux ne sont plus découverts
Il pleut sur mon pays et je l’entends râler
Qu’espérer de demain s’il ressemble à hier
Faudra-t-il que tu sois devenue le musée
D’une douceur de vivre dont tu fus si fière
Au regard de touristes à l’œil amusé
Même avant d’être vieux nous devons céder place
Tandis que de la vie l’espérance s’accroît
Et la jeunesse ne sait plus de son audace
Quel projet investir tant le chômage croît
Faut-il donc pour survivre devenir voyou
En s’exposant aux foudres d’une loi stupide
Quel pouvoir détiens-tu mon ami aux yeux doux
Lorsque tu t’en démets en faveur des putrides
À te parer d’un masque et de mots te bercer
La vérole s’imprime sur ta peau si douce
La misère s’en vient sur tes lèvres gercées
Et ton baiser n’est plus que d’horreur et de frousse
Si ton cœur accueillant aujourd’hui se dépeuple
Que faisons-nous pour que ton sang ailleurs ne germe
S’il est sûr que toujours ce patchwork fut ton peuple
Ta porte à d’autres s’ouvre et dessus toi se ferme.