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Poésie libre / Télé-prophétisé
              
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Télé-prophétisé
par Light Drifter


Si je quittais mes guêtres pour être un oiseau volant dans le paysage télévisuel ? Allégorie du plateau ? Verrais-je d’en haut l’ombre du fil enchevêtré de nos esprits manié par d’autres tisserands, nous considérant comme tant de chalands ? Verrais-je la plaine ou se déroule la révolte vive des fils d’Ulysse… un qui invective, six qui tournent la vis, six pour les médias, un pour la police ? Verrais-je les eaux sombres du lac ou des charretiers jettent les fœtus d’idées mortes-nées que les écrans empêchent à jamais de germer ? Suivant ses affluants, mon regard rapace distinguera t’il le liquide dystopique qui sourd lentement des stalagmites des cavernes médiatiques ? Plus loin, à l’ouest, lors du survol des jungles primitives, sur quels arbres emballés, prêts à porter, soldés et plastifiés, pourrais-je reposer mes ailes ? Mes pennes m’emporteront-elles sur les terres où de violentes batailles opposent de saugrenus mercenaires se lançant à la volée des photographies de bébés ensanglantés ? Pourrais-je atteindre le sommet du mont Sinaï ou mes serres grifferaient les tablettes de prophéties télé-réalisées, théophanies de la fin de l’esprit humain ? Oiseau effréné ? Oiseau fatigué, oiseau, repose tes os creux, prostré sur ce canapé, nos succubes au ventre rentré s’occuperont de ta sexualité. En fait rien de tout cela n’est arrivé, mon ami, allons-donc, c’est le monde télévisé ici ! Les oiseaux n’ont pas d’ailes mais des pelles, c’est plus pratique pour s’enterrer. Dario COLELLA le 10/10/2016

J'écris à mes angoisses, exhutoire libérateur des mains accouchant de mes concepts inhibiteurs.

Poème posté le 10/10/16


 Poète
Light Drifter



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