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Las d'être fou, fou d'être là!
par PatrickDeschamps


Encore la pluie lave et me chahute, Les cheveux fous qui font culbute, En cette tête folle et rayonnante, D’une lumière sombre, trop aimante. Le soleil nous oubliait, nous confondait, Aux banquises que par amour fondaient, Elles étaient lasse pour nous de flotter, Et venaient aux berges se frotter, Et quand sur les routes je mouillais, De larmes, panneaux qui rouillaient, J’épouvantais les voitures sans phares, Me nourrissant de fanés nénuphars, J’étais réfugié sous ce pont d’amertume, Me laissant secourir, embrassant le bitume, J’étais celui qu’on veut laver et décorer, D’armes mortes qu’on voudrait dévorer. Chaque pétale sentait la ville banale, Que chaque lumière, toutes les nuits, S’éteigne derrières les vitraux sales, Qu’à vouloir voir vous couvre de suif. Vous me laviez de dérisoires folies, Où j’aimais vos peignoirs et délits, Vous étiez morte et moi trop vivant, Que vous mourriez sotte en m’avalant. J’étais bien nanti, reclus et explosais, Au-devant, Au-delà et bien trop bas, Récoltant vos larmes que j’exposais, D’une perdition qui me faisait las, Las d’être fou, fou d’être là. Perdu dévot qui se flagelle, Las d’être fou, fou d’être là. Perdus cachots, rêves flanelle. Car d’avoir été au mur accroché, Ligoté, blessé et mis en cage, J’eusse été de plume caressé, Et redonnais ces maux en gage. Vous les preniez, les jetant en l’air, Y tricotant les toges de l’enfer, Les déchirant, aussitôt achevées, Je les portais, m’étant immolé. J’étais sous votre houlette, trop velu, Ce fort mouton d’époques révolues, Où l’on tissait des robes farfelues, Et dansait d’en être décousu. Et sous les lumières houleuses, Celles dont trop de vibrations, Émanaient en ma tête chahuteuse, Les échos lourds de nos castrations. Élevés! Dirigés, de pauvre sang, D’hêtres se repaitre, qu’enchevêtre, Ces doux parfums et encens, Aux regards fuyants de renaître. Alors que je vais aux squares, Redécouvre, me repeins, épanouis, D’enfin profiter du soleil qui me réjouit, Et des souriantes étoiles du soir. Il n’y a parfois qu’en noirceur, Qu’on ose fermer les yeux, Se diriger aux grès des chaleurs, Jouissant qu’elles sourient aux cieux. Patrick Deschamps 27 Mai 2011



Poème posté le 31/05/11


 Poète
PatrickDeschamps



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