C’est moi, Jane, la Fatale,
C’est moi la meilleure actrice
la reine des festivals
celui de Cannes et de Nice
J’ai pour moi tout Hollywood
les homm’ m’aiment à la folie
je n’ai qu’à lever le coude
pour les coucher dans mon lit.
J’ai joué les plus grand rôles
suscité des jalousies
j’étais enjouée et drôle
chaque fois j’ai réussi.
J’ai fait pleurer Marilyn
dont j’étais le vrai sosie
en fourreau, j’étais divine
mais en négligé aussi.
J’ai fait craquer Cary Grant
Henry Fonda, Steve Mac Queen
tous disaient « c’est la plus grande
pas de doute, elle est divine »
C’est moi, Jane, la Fatale,
C’est moi la meilleure actrice
la reine des festivals
celui de Cannes et de Nice.
Puis les années ont passé
vint leur cortège de rides
les films se sont espacés
et le dernier fut un bide.
Je n’avais plus la banane
Mes jambes me faisaient mal
je marchais avec des cannes
c’était un vrai festival.
Envolés les Clark Gable
les castings à Montréal
Je n’étais plus bancable
j’étais simplement bancale.
On s’accrochait à la vamp
jamais on n’me laissait seule
maintenant je tiens la rampe
pour pas me casser la gueule.
C’est moi, Jane, la Fatale,
C’est moi la meilleure actrice
la reine des festivals
celui de Cannes et de Nice.
Faut se faire une raison
la jeunesse et la beauté
ne dur ‘ que peu de saisons
après faut se résigner.
Et moi, Jane Esposito
j’ai dû pour me sustenter
faire ouvreuse incognito
Au ciné d’Art de d’Essai.
Quand je me vois à l’écran
et que les gens m’applaudissent
je me lève de mon banc
et vais pleurer en coulisse.
C’est moi, Jane, la Fatale
C’est moi la meilleure actrice
la reine des festivals
celui de Cannes et de Nice.