Sans vouloir te commander
par Jean
Par le sang qui coule
De lave qui lave,
Imbibe la terre bourbier,
Ruissellements des organes,
De ta gueule enfoncée,
Par les canons noyés
De ce sang si rouge
Qu'il dynamite l'ombre portée
De l'horreur sur l'acier lustré.
Par Jésus, qui crie :
"J'ai sculpté ta face épaisse
Dans l'écorce du chêne,
Mêmes ridules, même rictus,
Inanimée matière dès lors
Qu tu seras....
Mort.
Soldat en chien de fusil,
Les nuées crèvent ,
Par -dessus les chairs,
De larmes ,
Du sel, des sueurs glacées.
Soldat, pas mort encore,
Pense à ta mère,
Soigne ton âme,
En chantonnant deux ou trois psaumes,
La pommade des culs bénis,
Sans vouloir te commander,
Sans oser te demander
Ni l'heure, ni ce jour.
Poème posté le 15/07/11