Par temps de brume
par Tourmentin
Un petit nord/nordet en fait guère engageant
Mais pour filer sud/suroît de fait bien portant
La décision est prise les amarres sont larguées
Cap sur Collioure le génois tire la foulée
Grand'voile artimon assurent la bordée
Sur les traces de l'erre s'efface la Clape
Au loin disparaissent les contours d'Agde
Par tribord montent silhouettes des Corbières
Et calées dans l'étrave celles des Pyrénnées
Mais Eole nous pousse vers la brume
Ce faisant l'humeur devint guerrière
Difficile sereinement de bambaner
Prenant de ce qui nous entoure le volume
Un son lugubre plane sur les flots
Grave sombre unique appelant à la veille
Il marque en la brume un vigilant éveil...
Il vibre sur les ondes calmes endolories
Clamant un danger proche absence d'euphorie
Lugubre et rythmé chassant l'adiaphorie
L'angoisse monte sans repère sur les eaux
Que faire sans horizon
Ce ne sont que doutes à foison
Passetougrain devient esquif
Voguant frêle face aux récifs
Je vire à l'abattée
Faisant route au suet
L'allure est au bon plein
Mais noir est le pain
Quelques heures se sont passées
Fuyant la baie des trépassés
Bienheureux Eole vient de tourner
Je ferme le cap vers le nordet
L'horizon se dégage enfin
D'esquif à destrier mon voilier redevient
Je repère La Clape, notre Dame des Auzils
Puis les cardinales et les jetées en îles
Je vire à l'ouest et s'ouvre le port
Suroît sur Collioure en report.
Poème posté le 05/11/16