De la pâtée à l'appâté
par Verbo
Quand dehors, dans le ciel assombri,
Le tumulte et le chaos font rage,
Est-il mieux un oiseau dans sa cage
Que le chien dans sa niche à l'abri,
Plus heureux qu'un petit colibri
Sur sa branche et transi sous l'orage ?
Est-il bête, est-il rendu plus sage
Qui convoite un confort à ce prix ?
Est-ce vivre, attaché à sa chaîne,
Par la grille à quémander sa graine ?
Pour du pain, doit-on signer un bail ?
Un été fait l'humeur vagabonde
Qui, l'hiver, s'en retourne au bercail.
Qui, mais qui n'hésite une seconde ?
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Au bâtard sans collier, par un os acheté,<br />
Sera-ce là le prix dû pour sa liberté ?<br />
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La liberté n'a pas de prix, mais elle se brade quand vient l'hiver aux miséreux, ou quand on ne sait pas la valeur des choses, comme les humbles qui se louent au travail, ou comme<br />
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le chien truffier, un grand sot,<br />
qui par sa truffe appâtée<br />
par une maigre pâtée,<br />
croit l'os meilleur qu'un cuissot.
Poème posté le 10/12/16