Hiver
par Segal
Le ciel, ténu, ainsi qu'une gaze diaphane,
Se grise des embruns de neige silencieux
Voltigeant et sans fin, en un ballet gracieux,
Ecume sage, réminiscence océane!
Pareils à des fantômes aux drapés déchirés
Les grands et fiers sapins, écoutent, indolents,
Les appels gouailleurs des corbeaux insolents
Qui déchirent l'éther de leurs ailes moirées.
Comme ourlés de sages vagues blanchâtres
Les champs, blêmes, tapis de solitude, distillent
Le souffle vif, glacé, d'une bise folâtre.
Il fait un temps pétri de mystères immobiles,
La froidure, en haleine, s'installe, opiniâtre,
L'hiver, dans sa lenteur, me ramène à l'exil.
Segal
Poème posté le 08/10/11