Je les comprends
par Opale
Je les comprends
Ces gens aux mains tendues
Qui s'envolent d'une fenêtre
Pour voir leur peine disparaître
La seconde où tout bascule
Celle où la vie capitule
Devant l'immense solitude
Qui de la mort est le prélude
Puisque le vide intersidéral
Leur a dévoré les entrailles
Ils choisissent d'y plonger
Pour enfin retrouver la paix
Rien qu'une seconde d'un geste fou
Dans l'espoir d'un avenir doux
Ils se fichent bien de savoir
Qu'il n'y aura pas d'avenir du tout
Ces secondes fenêtre ouverte
Le temps de ressentir la perte
De cette vie si l'on s'envole
Loin de la souffrance qui immole
Oisillon tombé de son nid
Une fin de vie ou l'agonie
Ils choisissent donc de plonger
Par la fenêtre entrebaillée
Je les comprends si fort ce soir
Au carreau de mon désespoir
Seule dans cette froide solitude
Qui de la mort est un prélude
Je l'ai senti bien trop de fois
Ce terrifiant besoin de bras
Qui d'heures en heures m'anéantit
Voulant m'éloigner de la vie
Comment encore trouver la force
De refermer la fenêtre
De se dire que peut-être
Il n'est pas encore temps
Je n'ai pas le courage
De faire le grand voyage
Mais je n'vis déjà plus
La solitude m'a vaincue
Je pleure devant la fenêtre
Je ne crois plus à ces peut-être
Mes larmes se mêlent à la pluie
Sur les carreaux d'une triste vie
Par un long soir de solitude
Qui de la mort n'est qu'un prélude
Poème posté le 31/10/11