Bigophone
par Laurent L.
Il traverse la vie,
La prothèse collée à l’oreille,
Les yeux rivés sur elle,
Avec un attachement sans pareil.
Le portable ne voit pas,
Dans la rue chaque matin,
Cette ravissante femme qui suit son pas,
Ce mendiant qui lui tend la main.
Le téléphone n’entend pas,
L’éclatant rire de cet enfant,
Pourtant posté à deux pas,
La splendeur de ce chant.
Le cellulaire ne goûte pas,
Aux baisers onctueux,
De cette admiratrice rue des acacias,
Pauvre malheureux.
Le mobile ne touche pas,
La douceur de ses seins,
Avec le bout de ses doigts,
La fragilité de ses reins.
Le tél ne sent pas,
La flagrance de cette fleur,
Au parfum de camélia,
La douceur de ce cœur.
A t il vraiment conscience,
Que sa vie perd du sens.
Poème posté le 19/01/17