Il faudra me rénover
par Pampelune
Agence, déménage ma mémoire.
Encombre ses tiroirs, ses armoires,
Lave les housses, les rideaux, les draps,
La cour. Les souvenirs empêchés.
Décrasse-la. Ses plinthes de haine,
Seront bandes saillies. Murs paginés de péchés.
Dis ; scie je te donne rendez-vous à ma fontaine
Désespoir, est-ce que tu viendras ?
Je passerais volontiers par le fil des acides,
Ammoniacs, éthers… pour contenir ton ébauche
En os de chair ; essuyant l’oxyde
De mes pansements mal disposés. C’est ma débauche.
Commémores-tu ma pendaison ? Ma crémaillère ?
Déplante les fumets de tabac
Froids, herbeux. Annonce le sabbat !
Je serai gentille, débrayerai ma bétaillère…
Bon sang de bois ! Ne soit pas têtu !
Exprime-toi ! Quel venin, quel antidote es-tu ?!
Et si je souffrais encorps ; des cartons lourds à porter,
Les trimbalerais-tu, encordés
A ton nom ? Je t’en prie, accroche des cyclamens
Aux fenêtres, de mon être ! Ce balcon
D’alu, qui, entre ces barreaux, filtre ma lumière ; blême.
Et l’hiver précoce et les flocons…
Colmate la fuite du toit, le jeu des tuiles. Sème
Tes perce-neiges à mes quatre vents.
Un de ces quatre matins, dinons sous le auvent,
Peut-être…
Parce qu'un déménagement c'est aussi parfois de grands travaux...
Poème posté le 04/02/12