Seul
par A.V.
Il vient parfois le triste vagabond, le triste qui s'étale, qui déploie tous ses rets ; il est ainsi que le coton, à tout ouater, tout absorber. Il place son silence blanc ;
Absent le relief d'une fin de symphonie ! mais la simple atonie qui vient sans pompe recouvrir le Son,
Et reste à nous envahir, une sourde agonie. Ah, loin la cacophonie ! mais le plus inouï supplice : le non-bruit qui brise sous ses caresses.
Un non-bruit doué de parole, la voie claire pour l'esprit qui se mord la queue ! Guidé par l'oeil inverse, l'oeil au dos blanc qui surveille, épie l'isolé rouage de notre grand vide :
Grand vide de la pure voix inécoutée, laissée face au miroir impassible ; il rougit de tourner seul.
Il n'y a plus rien.
Poème posté le 12/02/12