Ferrade
par Roland
Viens, froisse de tes pas les champs de salicornes.
Ici, la liberté pousse dans les roseaux,
Où les vols de flamants planent sur les taureaux,
Fiers de leurs yeux noirs et de leurs belles cornes.
Le vent s’est engouffré jusque dans ta chemise
Et caresse la rose irisée de tes seins.
Le gardian, de sa botte, aiguillonne les reins
De sa monture blanche à la crinière grise.
Un habile lasso terrasse alors l’anouble.
Des hommes beaux et forts le tiennent à l’arrêt.
L’un lui saisit la queue et l’autre le jarret,
Et les chairs sont marquées sans remords ni sans trouble,
Au milieu de l’enclos d’où monte une clameur.
Et toi, de quel fer rouge as-tu gravé mon cœur ?
Poème posté le 21/02/17