Pâques
par Dynamot
par Dynamot
Élégante et létale, était la nuit que l'homme
écoutait s'éloigner. De l'anse, on devinait
l'agitation du phare étonné d'être en somme
un orphelin du jour. A l'horizon, fanait
ce tout petit lavis jaloux de mes pensées.
Le ciel évanescent, volage et sédatif,
attendait la couleur des sanguines froissées.
La mer osait le pas, le large était pensif,
on effaçait la phrase, on déchirait la page.
Adieu ! C'était le vide. Adieu ! C'était l'oiseau
qui longe avec le feu les ourlets de passage.
On rêvait de soleil avec un pied dans l'eau.
De là sombrait la mort, étoffe et partisane.
A l'Est, alerte ou rien, le rouge-occidenté
passait du vague à l'âme où l'effet des ans plane,
et l’Hadès orangé, ce for accidenté,
brûlait nos ailerons, ventait nos homicides.
Olympe était ce rose, un état lumineux
quand l'ombre enfin paraît dans les questions lucides.
Audace et messager, le phare était brumeux.
La lune en fin de course annonçait aux lézardes
un avenir de taille. Au Troquet du Pêcheur,
on buvait le café dans nos cirés moutardes.
On lisait la Dépêche et les courriers du cœur....
Incipit : <br />
Pâques où la nuit flirte avec le jour,<br />
où la vie flirte avec la mort.<br />
Les marins savent et sont saisis.<br />
La mer va, se retire et vient ….<br />
Poème posté le 24/03/17