Prière à ma mère
par Ecrivain en herbe
Je voudrai, de par ces vers, non point te juger
Car bien évidemment je ne suis pas Dieu,
Mais simplement trouver grâce à tes yeux,
Et que mes actes et mes mots soient appréciés.
Tu me vois encore, au bout d’un demi-siècle,
Comme l’enfant que tu as mis au monde,
Un être sans défense, petit corps et tête ronde ;
Mais j’ai grandi, Maman, ne sois plus inquiète.
Je suis une femme, une femme de caractère de surcroît ;
J’aimerai que tu me soutiennes, que tu m’entendes
Car depuis un long moment ma douleur est grande ;
Je me sens si désemparée, avec une piètre image de moi.
Je cherche depuis toujours une once de reconnaissance
De ma valeur, de la belle personne que je suis
De ce que je fais, de ce que je dis ou de ce que je produis
Et au lieu de çà , je n’ai bien souvent que remontrances.
Je souhaite, je te prie, je t’implore même, que tout cela change
Qu’enfin, tu m’acceptes comme je suis faite
Avec mes gros défauts et ma manière d’être
Sans jugement hâtif, qu’ensuite tu regrettes et que tu ranges.
Il n’est plus temps de ces joutes verbales sans intérêt
Qui nous déchirent ; et pendant ce temps les mois passent,
Les esprits tournent, s’échauffent, le mal monte et on ressasse.
Alors moi, je dis stop ! Halte ! Arrêtons tout ! Du balai !
A l’automne et à l’hiver de nos deux vies, il y a autre chose à penser,
Qu’à savoir si la maison est bien tenue ou si le repas est prêt,
Si le linge est plié, la chambre rangée et le ménage fait,
Oui si je me suis occupée de la petite dernière qui affiche vingt années.
Ne me prends plus désormais pour une incapable écervelée,
Apprends à me connaitre vraiment, à me faire confiance,
A me laisser mener ma vie sans vouloir lui donner un autre sens,
Et consentir à voir en moi une personne intelligente et douée.
Je ne veux pas de compliments, ni piédestal dans le jardin
Si en ton cœur tu penses que j’ai mal agi ; parles-m ’en oui mais
Avec des mots nouveaux et éloquents pour un bienfait,
Et non pour juste me rabaisser, car je t’assure il n’en est pas besoin.
Tu es libre, bien sûr, de donner ton opinion comme moi d’ailleurs,
Et nous heurter comme le feraient deux belligérants,
Mais à armes égales, pour moi sans animosité et toi sans jugement,
Et que de toute discussion entre nous, jaillisse la lumière avec ferveur.
Maman, je t’aime et je connais naturellement la réciprocité,
Mais aujourd’hui, je désire une délivrance, une osmose,
Une parole ou un geste de toi qui me dira « Vas y ma fille, oses,
Je te suis de loin, je suis présente, je te soutiens, tu vas y arriver »
Je veux que l’on s’ouvre l’une a l’autre sans provoquer un conflit,
Que lors de tes venues, tu occultes ce qui ne serait pas de mise chez toi,
Que tu admettes que chez moi puisse être différent que sous ton toit,
Et qu’au moment du départ, au lieu d’être fâchées et outrées, on se sourit.
Je veux échanger d’artiste à artiste, c’est une chance profitons-en,
Ce n’est pas coutume de voir çà dans la même famille ;
Parles moi de tes tableaux, comment tu peindras cette jeune fille,
Et moi je te dirai comment j’ai écrit ce poème maintenant.
La vie est très courte et bien entamée pour toutes les deux ;
Alors que dirais-tu de laisser au rebut les tristes banalités,
De se focaliser sur ce qui rend chaque nouvelle journée
Digne d’être vécue, et prendre tout le négatif et lui dire adieu ?
Je t’aime Maman, je ne veux plus que passer des moments heureux
Avec toi, en bonne entente ; ne me critique plus et tu verras
Que comme par enchantement, mon foutu caractère disparaîtra,
Laissant place à un langage plus serein et plus harmonieux.
Auto-bio...encore une fois
Poème posté le 25/03/17