Non dits
par Melenea
Les mots se tordent à la spirale des pensées,
En lettres pleines qui s’agglutinent
Au bord des lèvres closes, amarrées
A l’ancre des maux en profondeur marine,
Lestés du plomb des trahisons passées ;
S’esquissent muets, et à la bouche se mutinent.
Certains verbes se conjuguent en sourdine,
A l’écho lointain des rêves giflés,
Malmenés par les larmes que l’on décline
Au diapason des promesses reniées,
Sur la peur cachée qui se devine
Au raz de l’écume, sur le recul des marées.
Les mots s’ébauchent, et retournent poussières,
Etoiles filantes des cieux encombrés,
Brûlent dans l’incandescente lumière,
Avant de rendre les armes, mutilés,
En sonorité muette, dans l’écho des fers
Forgés aux chaînes des longues portées.
La parole s’articule et fusionne en silence,
Quand le sentiment fleurit et porte couleur,
Laissant le berne des désertions d’opulence,
Dans les greniers où meurent les rancoeurs.
Et fleurissent alors d’autres teintes et nuances
A l’orée des mots qui enveloppent nos cœurs…
Poème posté le 09/10/08