Poésie se cachait...
par Aodren
Poésie se cachait, telle une enfant perdue…
Elle s’était alors réfugiée près d’un arbre
La tête déposée entre ses deux mains nues
Arborant un sourire froid comme le marbre.
Les branches craquaient sous mes pas endoloris
Le froid avait, je crois, figé mon rire taquin…
Mon souffle trahissait la présence ennemie,
Si bien qu’elle n’était plus, quand j’arrivai enfin.
Après de longues heures de quête sans Graal,
Sans doute un peu lassée de mon incompétence,
Elle apparut de grâce - Aurore boréale-
Offerte sous mes yeux éblouis d’abondance.
Le spectre dissipé, se dressait devant moi
Une femme tenant, dans sa main délicate,
Une arme dont l’aura dénotait sur la natte
D’ivresse et d’harmonie qu’elle avait dans la voix.
« Ceci est un calibre. Vois, comme il m’honore !
Collé sur ma tempe grisonnante de doutes
Quand crois-tu que la peur trahira son essor
Une goutte de sueur, périssant sur sa route ?
Tu me regardes, blême, envoûté par ce doigt
Tremblant sur la détente de ce qui aboie.
Sens-tu l’adrénaline à travers mes artères,
Mes pulsations cardiaques y renaitre à couvert ?
Auras-tu le temps d’entendre le cliquetis
Précédant la sentence du maître métal,
La douille qui s’envole dans un souffle pâle
Et qui retombe inerte sur mon infamie ?
Sur ma joue coulera le bleu de notre ciel,
Le rose de mes lèvres scintillant d’étoiles
Je poserai sur toi l’ocre au goût de miel
Et puis main dans la main, nous hisserons les voiles. »
D’une balle de vie, elle s’était répandue,
Et dans cette forêt, quelques gouttes nacrées
Tombaient en perles rares, une bruine d’été,
Dont ma peau se souvient la promesse tenue.
Poème posté le 01/02/13