Accueil
Poésie libre / Fruits de notre imagination
              
Poésie libre / Fruits de notre imagination
         
Poésie libre / Fruits de notre imagination

Signaler un contenu inaproprié.

Fruits de notre imagination
par Lebouc


Par un soir de pleine lune, Fortuna la reine des agrumes, décida de former un syndicat des Oranges. « Nous en avons plein la pelure d'être exploitées de la sorte. Le temps est venu de nous affirmer, il nous faut poser un zeste. » Toutes ses consoeurs l'applaudirent avec chaleur, et les mandarines, venues par curiosité, furent emballées. Et elles allèrent, mandarines et oranges, de Floride en Californie et jusqu'au Maroc proclamer leur autonomie, ralliant au passage les clémentines et poussant même la folie jusqu'à protester contre les vendanges. Les raisins informés, ne voulant plus céder leur cep, eurent un regain de pep et jetèrent les viticulteurs aux vidanges. Amateurs de Beaujolais nouveau, si vous croyez vous rincer le dalot! Même les citrons n'acceptèrent plus l'esclavage. «Non, mesdames et messieurs, qu’on se le dise, nous ne parfumerons plus vos lessives.» C'est ainsi que grâce à l'initiative des agrumes, s'opéra la libération des fruits. De La Havane s'élevèrent les protestations de ces jaunes entités qui ont pour nom bananes. Les pommes ne se laissèrent plus cueillir et devinrent de plus en plus rondes. Les poires s'instruisirent et devinrent de plus en plus fines. Les pêches se libérèrent des pêchers et se mirent à prêcher avec un jus des plus savoureux. Les bleuets cessèrent de faire les tartes et quittèrent le Lac, singeant leurs congénères et grossissant l’escadron dans sa juteuse rébellion. Chez les marchands de fruits, ce ne fut rien de moins que la pagaille et ceux-ci se retrouvèrent le cul sur la papaye! Et pas question que les avocats vinssent les défendre, c’eut été un comble Car ce sont des fruits et non des légumes Contrairement aux croyances et aux concombres En somme, laissant céréales et légumes en plan, les fruits ayant formé leurs rangs, combattirent leurs exploiteurs et conquirent la terre par la force plutôt que la saveur. C'est pourquoi les humains, avec résignation, entendirent raison et brisèrent les chaînes de ceux qu'ils consommaient à perdre haleine, et qu'au lieu d’être des produits de consommation, les fruits sont devenus ceux de notre imagination (sur un air d'Alexandre la goyave).



Poème posté le 29/05/17


 Poète
Lebouc



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.