Pamphlet du « reste à faire » (Au secours ça recommence !)
par Rimatouvent
J’écoute la radio je ne m’en vante pas
Ce chewing-gum de l’ouïe avive mes tracas
Et après un silence à la brève durée
Voila les gouvernants atteints de logorrhée,
Car ils vont changer tout, sauf leur grande habitude
De distiller des mots porteurs d’incertitude.
Ils n’ont toujours rien pris, que de vagues mesures,
Qui ne leur coûtent pas, cela sert de parures.
Et le saut périlleux du moralisateur
Devient soudain suspect aux yeux de l’électeur.
Car les poissons d’en marche ont aussi des arrêtes
Que l’enchainé canard ne garde pas secrètes.
Et du garde des sceaux au premier des ministres
On décline les mots des éternels registres.
On vous avait promis un cocktail efficace
Mais des vieux paravents on se voile la face.
Il avait été dit que, sobres dans leur dire,
Les ministres nouveaux n’auraient rien à prédire,
Que la médiacratie aurait bien moins à moudre
Que les élus, aux yeux, jetteraient moins de poudre.
Hélas comme ils ont peur de chiffrer leur déboires
Ils resteront prudents sans modifier l’histoire.
Agissez comme promis et soyez les comptables
De ce qu’il faut changer, et arrêtez les fables
Taisez vous plus souvent ou craignez le canard
C’est un confessionnal qui dit tout, tôt ou tard,
Et puis ne parlez pas de paille à l’extérieur
Quand la poutre sévit, en marche, comme ailleurs.
On vous a accordé le bénéfice du doute
On n’a pas encore mis de clous sur votre route
Mais j’espère les élus capables de vous dire
Que les mots sans les faits sont, pour l’état, le pire :
Osez ne pas cacher ce que la cour des comptes
Trouvera à chiffrer à notre grande honte.
Car les mots malmenés anesthésient, fabulent
Et font nos citoyens ruinés et incrédules.
Si vous n’y parvenez, si rien ne s’améliore
Arrêtez de vous dire à bâbord, à tribord,
Restez dans ce troupeau des pilleurs de l’état
Qui ne font jamais rien mais ne s’en vantent pas.
Et gardez vous, messieurs, de franchir certains seuils
La France est en attente et vous tiendra à l’œil.