De ce printemps c'est journée radieuse
Et les grands fûts défilent la tête haute.
La vaste foule à leurs pieds tressaute
Quand se murmure une symphonie heureuse,
Celle du vent dans les vertes ramures,
Hommage au chêne élégant et mortel
Tendant ses branches décharnées et tragiques.
En son trépas garde la digne allure
Des grands héros, ces tours de Babel
D'une épopée que nous voulons épique.
À son zénith le soleil nous invite,
Impératif, à prendre un repos
Bien mérité, sur les rives d'une eau
Dont la fraîcheur, comme belle Aphrodite,
Va nous séduire ne jouant pas la grue.
Dans les parfums du crémeux de canard
Entre deux tranches de pain complet, délice,
Du boulanger sis au coin de ma rue.
Une salade et thon, patate, lard,
Huile d'olive en un clin d'œil glissent.
Et, bien moelleux, un camembert fameux
M'offre, le diable, un pourpoint de velours.
Très séduisant il attire la pomme,
Que dévergondé, je croque à qui mieux-mieux.
Quant à ce saule sous ses tombants atours
Il m'enlace et c'est un divin somme.
Lors poète, à vous tous j'ai songé
D'avec tout l'or jamais n'aurai changé.