Écho à la ballade des pendus
par Miocene
Je ne vous oublie pas, vous les pendus,
Qui osiez en votre temps offenser
L’esprit des gens, caressant leurs vertus
Les empêchant, hélas, de raisonner.
Vous auriez aimé que je m’agenouille,
Que j’eus un regard pour vos yeux crevés ;
Mais je suis sans égards pour la dépouille,
Ce mets prisé de nos vers affamés.
Voyez ma foi peu à peu se dissoudre,
Il n’y a point de dieu pour vous absoudre.
Quant l’excès de raison s’est déifié
En la forme d’un progrès aseptisé,
De voir là encore vos corps balloter,
Ma société ne pût le supporter ;
Mes frères humains, par justice, ne tuent plus,
Croyez bien, le dernier supplice n’est plus.
Et nul ne vous tourmente depuis qu’est né
L’enfermement devenu policé.
Le Christ peut vous préserver de la foudre,
Il n’y a point de dieu pour vous absoudre.
Le long des murs, gardiens de vos abus,
Vous auriez le pas sûr du promeneur
Qui n’a de cesse que ses biens lui soient dus
Sans faire de ses promesses un poing d’honneur.
Devant vous, faudrait-il que je m’efforce,
Par pitié, à ne plus vouloir venger ?
Sauvez-vous, ma haine demande trop de force,
Même sans dédain, je ne puis pardonner.
Votre malheur n’est plus que cendre et poudre,
Il n’y a point de dieu pour vous absoudre.
Prince Jésus, qui n’eut jamais la maîtrie,
Ne sût faire taire l’Enfer, autre ineptie ;
Les vers n’ont d’écho que pour en découdre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Il n’y a point de dieu pour vous absoudre.
Poème extrait de mon premier recueil de poèsie Hasards de l'Humeur paru en mai 2013<br />
chez Mon Petit Editeur<br />
http://www.monpetitediteur.com<br />
Poème posté le 04/05/13