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Le parloir
par Pouete


Il y'a plusieurs parloirs, Et je ne vois qu'eux trois. Et je les sais qu'ils parlent, Assis à une table. Elle lui dit je t'aime. Il lui dit je regrette. Tendrement elle prend, Dans ses bras son enfant, Elle soigne son chagrin, De quelque gros câlin. Et puis ils sont en train, De se tenir les mains. Celui la est trop maigre, Pour être bien nourrit. Ou alors c'est la pègre, Qui le rend amaigrit. Y'a aussi le maton, Qui les montre du front. Planté droit comme un manche, Avec point sur les hanches. Je parlais de la mère, Lorsque je disais "elle". A coté y'a le père, Qui crache pas un mot, Avec juste à ses lèvres, Un sourire en sanglot. Soudain tout devient beau, Ils rient et puis ils parlent, De tout ce qui est beau, Mais surtout pas du bagne. Et comme par miracle, Toujours a cette table, En un instant la pièce, S'embaume de tendresse, De mots sans amertume, Et de rêves qui vole, Inondant même les joles. Comme la mer qui souffle, Son nuage de gouttes, Son voile épais de brume. Et de beauté qu'ils sont, Leurs regards s'illumine, D'un espoir qui revit, Par delà la prison. Quand malheureusement, Brusquement le maton, En tenue de démon, D'une voix vive et grave, Met fin au retrouvaille. Comme un bouffeur de vies, Il embarque très vite, Les menottes aux poignets, Le jeune prisonnier. Dans le couloir funèbre. Son visage se ferme, Et ses yeux redeviennent, Le miroir des ténèbres. Et les pauvre parent, N'ont à peine le temps, D'enlacer leur enfant. La mère toute en pleure, A tout juste le temps, D'embrasser son enfant. Le père lui sans pleure, D'une tape à l’épaule, Le salut d'un air drôle. Et puis ils disparaissent, A son comble la tristesse.



Poème posté le 05/05/13


 Poète
Pouete



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