Une rose à la main timidement éclose,
Il minaude, air lascif, de petits chuchotis
Empruntés au poète et même parfois ose
une main cavalière et quelques clapotis
Sur votre front brûlant. Car ciel ! Quel séducteur !
Il connaît la chanson, celle qui fait pâlir
Pucelle et courtisane aux premières lueurs.
Mais après la pudeur l’enjeu est s’accomplir.
Son unique dessein et bien de se servir
D’une ruse aveugle conquérant votre coeur,
Se pâmer dans vos bras et mieux vous asservir
Au rite et faux-semblants émaillés de rancœur.
Charmée par l’érudit et son regard de braise
La belle s’apprivoise à s’en abandonner.
Pensant -pauvre ingénue- avoir été bien aise
De trouver tel ami qui sut enfin donner.
Les semaines passaient de joie en imposture.
Elle riait aux anges au bras du bien aimé
Qui roucoulait narquois à la belle posture
de cette femme-ci, qu’il ne nommait jamais.
Déjà l’impertinent se lassait de sa chair
Et commençait sa course à d’autres pamoisons.
Ses appâts déployés pour éloigner l’austère
De cette relation propice aux floraisons.
Il courait aux abois, de la brune à la blonde,
Un baiser par ici une caresse là….
La belle se mourait et courait à la ronde
Cherchant, la rage au coeur, son tendre apostolat !
Mais jamais l’inconstant ne revint voir la belle.
Elle se mourait d’Amour. Lui mourait de plaisir.
Et à chaque saison elle lui resta fidèle
Tandis que bien fringant il volait des sourires !