La Grenade
par Roland
Dans les allées de la forteresse Omeyade,
C’était l’heure bénie du langage des fleurs,
Des clapotis légers des fontaines en pleurs,
Et des couples heureux blottis sous une arcade.
Des baisers langoureux étaient en escapade
Sous l’emprise éthérée des parfums enjôleurs ;
Dans le lointain, des mélodies d’oiseaux siffleurs,
Tendaient aux amoureux, dans l’ombre, une embuscade.
Lui, le désenchanté, seul comme à l’ordinaire,
Promenait sa tristesse aux chemins étrangers,
Bordés de balaustiers, de pins et d’orangers.
Et là, mélancolique au pied d’un luminaire,
Sa main ouvrant un fruit rouge s’égratigna.
C’était une grenade. Alors, son cœur saigna.
Poème posté le 06/07/17