La lune insolente
par Roland
Le soleil couchant perce à travers les vieux frênes,
Mystérieuse étoile aux feux adamantins,
Palpitante et fragile aux contours incertains,
Dont les lueurs filtrées adoucissent mes peines.
Mes peines ? La chanson de l’eau les désaltère
Au ruisseau que révèle un léger clapotis,
Porteur de souvenirs où nous étions blottis
Dans l’ombre humide où pousse, en été, la fougère.
Le soir tombe. Avec lui, ses langueurs indécises.
Une ivresse latente embaume ma torpeur,
Un silence paisible anéantit ma peur,
En dissolvant ma haine et chassant mes hantises.
Tu répands sur les prés des ombres gigantesques,
Toi, Lune, mais pourquoi ne me souris-tu pas ?
L’amant désenchanté, jadis, tu le dupas
Avec tes facéties décorées d’arabesques.
Poème posté le 14/08/17